L’économie de Québec résiste
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Québec) Le Conference Board persiste et signe. Non seulement l’économie de Québec demeurera performante en 2009, mais elle devrait facilement repousser la récession pourtant bien installée autour d’elle.
«On note un certain ralentissement de l’activité économique à Québec, mais ce n’est rien de dramatique», a fait valoir hier l’économiste Louis Thériault devant les membres de l’Association des économistes québécois (ASDEQ) réunis au Château Frontenac.
Selon le Conference Board, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la région métropolitaine de Québec devrait ainsi croître de 1,7 % cette année. L’an dernier, le PIB de Québec a progressé de 1,5 %. Pour 2010, on parle d’une hausse possible de 2,2 %.
L’économie de Québec va tellement bien qu’elle pourrait même se glisser parmi les cinq agglomérations métropolitaines les plus performantes du Canada, pense M. Thériault. En 2008, Québec a terminé au sixième rang au pays derrière notamment Saskatoon, Calgary et Edmonton.
Chemin faisant, le taux de chômage qui tourne autour de 4 % ces temps-ci à Québec pourrait terminer l’année autour de 5,5 %. La création d’emplois devrait d’ailleurs tourner au neutre.
Pour 2009, le Conference Board croit que la stabilité du marché de l’emploi à Québec jouera en sa faveur. Car contrairement à certaines agglomérations où le secteur manufacturier et de la fabrication est très concentré, la présence à Québec de 45 000 fonctionnaires et de plus de 50 000 travailleurs évoluant en santé et en éducation assure une base solide au marché du travail.
Le Conference Board souligne que l’économie de Québec s’est d’ailleurs diversifiée au cours des 20 dernières années. Les emplois liés à la fonction publique, par exemple, ne représentent plus que 13 % du PIB total. En revanche, le secteur de la finance, assurances et immobilier a pris du poids dans la région, passant de 16 % en 1987 à 21 % du PIB total aujourd’hui.
Pour l’économiste du Mouvement Desjardins Joëlle Noreau, il ne fait pas de doute que l’économie de la capitale demeure à l’abri des grands mouvements extérieurs. «À Québec, on se retrouve comme dans une bulle», fait-elle remarquer.
L’économiste soutient que plusieurs facteurs continuent de sourire aux consommateurs de la région. Elle note notamment les bas taux d’intérêt, des baisses d’impôt et des investissements massifs dans les infrastructures.
Cette bonne tenue de l’économie donne également confiance aux gens d’affaires de Québec. Dans un sondage commandé par Pôle Québec Chaudière-Appalaches, 95 % des entrepreneurs de Québec qualifient la situation économique dans la région de bonne à très bonne.
Le coup de sonde mené par la firme Axiome marketing entre le 7 et le 16 janvier auprès de 200 dirigeants d’entreprise de Québec laisse entendre que les trois quarts des sondés sont optimistes pour 2009.
Les entrepreneurs de Québec anticipent toutefois des difficultés à recruter des employés compétents et à avoir accès au crédit cette année. Certains pourraient même reporter à plus tard des projets d’investissement si le financement n’était pas au rendez-vous.