Insonoriser un plancher existant
Les planchers des immeubles résidentiels construits avant les années 90 n’ont pas été conçus pour réduire la transmission sonore d’un logement à l’autre. Les bruits aériens, comme la voix et la musique, ainsi que les bruits d’impacts, comme les bruits de pas ou le frottement des pattes de chaises, sont transmis d’un logement à l’autre sans restriction. Voici deux façons d’intervenir sur les planchers pour réduire le problème.
Insonoriser par le dessous ou le dessus?
De manière générale, l’isolement acoustique contre la transmission de la voix et de la musique se fait plus facilement par le dessous. Pour contrer les bruits d’impacts des pas, il est plus facile de travailler par le dessus du plancher. Ce sont les meilleures façons d’obtenir à un coût raisonnable une insonorisation acceptable. Cependant, si on désire obtenir une insonorisation très performante il faut souvent travailler à la fois par le dessus et le dessous du plancher-plafond.
Réduire les bruits d’impacts
Les bruits d’impacts sont transmis par la charpente du plancher. Lorsqu’un objet tombe sur le plancher, la charpente vibre et fait vibrer le placoplâtre du plafond situé en dessous. En vibrant, le placoplâtre induit une onde sonore.
Pour régler le problème par le dessus, il faut absorber le choc à sa source. Le moyen le plus simple est de poser un tapis sur le plancher. L’ajout d’un tapis de 5mm (3/16 po) d’épaisseur muni d’un endos de mousse plastique de 5mm (3/16 po) permet d’absorber l’énergie des talons et fait une grande différence, même pour un plancher de béton.
Si on ne veut pas de tapis, on doit utiliser une membrane acoustique avant de poser un nouveau plancher flottant. Le plancher flottant devrait être constitué d’un contreplaqué de 5/8 po (16 mm) et d’un autre contreplaqué de 3/8 po (9 mm) cloués et collés ensemble afin d’éviter que les joints bougent et qu’ils brisent le nouveau revêtement de plancher.
Le contreplaqué flottant ne doit surtout pas être vissé ou cloué à la structure située sous la membrane acoustique. Il doit simplement reposer sur la membrane sinon le son sera transmis par les clous ou les vis à la charpente.
Si on désire un plancher de bois franc, il est possible de coller la membrane acoustique au plancher existant et de coller ensuite un plancher de bois franc d’ingénierie sur la membrane. Cette pratique est appelée le double encollage. Je recommande davantage le bois franc d’ingénierie pour cette méthode, car il est plus stable aux changements d’humidité que le bois franc massif. L’absence de contreplaqué n’est pas un problème pour la réduction des bruits d’impacts, cependant, le poids du contreplaqué flottant a l’avantage de réduire aussi la transmission des bruits aériens.
Réduire les bruits aériens
Pour réduire la transmission des bruits aériens du bas vers le haut, ou l’inverse, il faut suspendre aux solives du plancher une masse lourde de deux épaisseurs de placoplâtre de 5/8 po. Le placoplâtre sera vissé dans des barres d’acier résilientes vissées à leur tour dans la charpente du plancher. Ici aussi, il faut absolument éviter de visser le placoplâtre solidement dans la structure. Il doit être suspendu après les barres d’acier souples disposées à tous les 16 po.
L’isolant acoustique
Dans les deux cas, il est bon d’ajouter de l’isolant acoustique en matelas ou giclé, dans le plancher, entre les solides. L’isolant peut être de fibre de verre ou de cellulose et devrait avoir une épaisseur de 10 à 20 cm (4 à 8 po). Je ne recommande pas d’insonoriser les planchers avec seulement de l’isolant acoustique. Les résultats sont généralement décevants, surtout pour les bruits d’impacts. Cependant, l’isolant acoustique combiné avec une des techniques précédentes aura un effet notable, tant pour la réduction des bruits aériens que des bruits d’impacts.
Source: Yves Perrier (collaboration spéciale) La Presse